Samedi 5 septembre 2020, 15h09 : chez les
baobatiens - où je suis toujours en séjour - la vie n’a pas la perversité de la
vie à Paris, à Lyon, à Nevers ou à Clermont-Ferrand. Ici on ignore Corne à
Virus, on n’élit pas des Rois Dictateurs Menteurs et Corrompus. On écoute
Mozart et/ou Wagner, on s’inspire des poètes imaginatifs, on voyage en pensée
et très loin, plus loin que les contrées les plus éloignées, plus loin que
pourrait nous emmener la plus savante des fusées. Ici la vie est vécue dans son
authenticité la plus profonde qui s’accouple naturellement et régulièrement
avec la mort qui s’invite de temps à autre à table au moment du Canard à l’orange
ou de la Chantilly au Rouget des îles. Ici, avant d’apprendre à connaître la
calcul ou l’écriture, on apprend à se connaitre soi-même et à s’exprimer en
fonction de ses possibilités naturelles. Ici, pas de surenchères, pas de
concours, pas de comparaisons. On est soi pour être.
Annie Cordy nous a quittés. Elle a chanté et joué à l’opéra
de Lyon, avec Bourvii et/ou Jean Richard, les opérettes du Châtelet qui s’installaient
en décentralisation. Et moi, durant ces dix années, j’étais un jeune
trompettiste - très jeune - dans la fosse du théâtre. Souvenirs fantastiques…