Lundi 31 août 2020, 20h49 : Nous avons pris possession de notre maison de poupée hier, dans l’après-midi. Pas de place pour se déplacer. Les meubles et objets occupent la totalité des pièces. Mais nous avons un toit qui nous met à l’abri des ouragans, du vent, du soleil, de la grêle, de la pluie et de la neige. Cette nuit un homme est venu sur le toit danser sur une musique aroubi. Nous avons eu très peur. Ce matin la forêt laisse passer quelques rayons d’un soleil hésitant. Cette nuit elle a beaucoup hurlé sous le souffle du vent. Les hiboux étaient à la fête. Ce matin - toujours - nous sommes descendus pour les courses et nous avons pris le café au bar de la piscine à gauche de la mer. Ce fut compliqué, car ici, il faut vingt à vingt-cinq minutes pour que le barman nous le livre clés en mains alors qu’il faut trois secondes ou peut-être quatre pour l’ingurgiter et le digérer. J’ai écouté de larges extraits de l’Or du Rhin Bayreuth 2006 sur mon smartphone. Magnifique et obsédant. Wotan n’aurait pas dû se moquer des Filles du Rhin - pleurant leur Or volé par Alberich - quand il a réussi, par la ruse de Loge, demi-Dieu malin, à le récupérer pour propager le mal sur la terre. L’Or et la cupidité des Rois et Valets mènent toujours au Crépuscule des Dieux et des hommes. Et c’est au même endroit que j’ai vu le défilé des fesses grasses et déformées des jeunes femmes de vingt ou trente ans qui portent ficelle là, où il se doit, et qui ont toutes marmaille de deux marmots barbouillés de chocolat. Puis nous sommes remontés dans notre maison de poupée - critique acerbe des rôles traditionnels des femmes et des hommes dans le mariage, selon Ibsen - et nous nous sommes reposés de tant d’efforts en une seule matinée. Ce soir, comme hier soir, nos irons au restaurant… manger des pâtes ou des poulettes frites.