jeudi 18 juin 2020

non-existence • introduction…



Avant l’instant même - il n’y a pas d’instant : il y a le moment d’avant l’instant et le moment d’après l’instant, l’instant étant après l’avant ou avant l’après et donc sans existence réelle puisqu’uniquement inscrit dans la mémoire qui n’est qu’une salle d’enregistrement de faits non avérés et non prouvés - il y eu le passé. Après l’instant, il y aura le futur. Le présent sera toujours absent parce qu’inexistant. Ce ne sont que ma mémoire et des feuilles de papier officielles qui tendent à dire que j’ai eu un passé et que je suis censé l’observer et le connaître pour faite le lien entre les différentes étapes de ma vie. Elles disent - ce n’est qu’un exemple - que j’ai été fabriqué par une femme qui ne s’est pas souciée de mon avis et qui a donc commis le crime de me donner une vie à vivre contre mon gré, ce qu’elle devrait payer si elle n’avait pas perdu la vie il y a des siècles, ce dont j’ai peine à croire car son souvenir n’est qu’inscrit dans mes rêves et si mes rêves sont le moyen de me dévoiler, de me découvrir, de me connaître, de me comprendre, ils ne peuvent en aucun cas attester de quoi que ce soit. Ai-je eu une mère traitresse, sourde et aveugle ? Les feuilles de papier officielles voudraient me faire croire que, dans le passé, j’ai fait l’énorme et indiscutable erreur de me marier et, bien pire, de faire en sorte - et pourtant toujours sans mon avis - que la femme épousée ponde de la marmaille. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un mauvais - affreusement mauvais - souvenir qui s’estompe de jour en jour et qui va très bientôt se dissoudre et disparaître dans le fond du puits. Ai-je été marié ? Ai-je eu une responsabilité dans la marmaille qui a été pondu par cette femme que j’ai eu la faiblesse de ne pas faire disparaître de ma vue/vie avant de l’avoir rencontrée ? J’ai des difficultés à croire une pareille idée saugrenue qui va contre toutes les formes d’humanité. Non-existence ! Oui, non-existence ! Il y a une sacrée différence entre ce qui paraît exister et ce qui paraît ne pas exister. Et l’autre question, la seule, la vraie l’unique, est : puisque vous n’êtes pas - vous n’êtes que le fruit de ma pensée -, suis-je ?

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