Depuis la publication de cet album, l’interprétation
de ces trois Symphonies par Mravinski fait autorité. C’est tout dire à la fois
sur les qualités musicales et techniques de ces précieux disques. Mravinski
utilise à fond les ressources dynamiques de son orchestre, exigeant le maximum
des instruments à vent. Les cordes sont chauffées à blanc ou, au contraire, d’une
couleur sombre très tchaïkovskienne. Après avoir entendu la Philharmonie de
Leningrad dans ces conditions, l’auditeur a du mal à entendre autre chose.
Indispensable.
Symphonie n°4 :
jamais la tension de cette Symphonie n’a éclaté avec autant de violence que
sous l’autorité de Mravinski. Le thème du destin claque à chaque fois d’une
manière implacable. Il faut avoir entendu les pizzicati du troisième
mouvement où les cordes sont transformées en une sorte de balalaïka
fantastique. Fabuleux !
Symphonie n°5 : Mravinski
est le seul à restituer cette Symphonie dans sa vraie dimension. On y trouve
une sorte de relais entre les Symphonies n°4 et n°6, un moment d’abandon. Il
sait trouver les plans expressifs, les attentes, les nervosités, les empâtements
de l’âme et du cœur.
Symphonie n°6 : Mravinski
empoigne et subjugue son auditeur d’emblée. Le drame est présent à tous
moments, sans relâche. Son troisième mouvement est une marche fantastique,
écrasante, visionnaire. Il est le seul chef à donner une unité organique au triptyque
des trois dernières symphonies. Un document. (Diapason, Dictionnaire des
disques, Editions Robert Laffont, Bouquins)
Pyotr Ilyich Tchaikovsky, Symphonies
n°4,5,6.
Symphony #4 In F Minor, Op. 36
Symphony #5 In E Minor, Op. 64
Symphony #6 In B Minor, Op. 74, _Pathétique
Leningrad Philharmonic Orchestra
Evgueni Mravinski, direction
Recorded in 1960
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