samedi 10 novembre 2018

le puits au fond du jardin • qui cherche trouve ?




« Qui cherche, trouve ! » a dit quelqu’un. Est-ce si sûr ? Chercher pour trouver, c’est forcer la pensée à aller au delà de son naturel et souvent de sa capacité. La société nous apprend à la maîtriser, à la contrôler, à la dompter. Mais alors ! Elle n’est plus notre pensée, mais celle des autres, celle inculquée par les on-dit, par les fabricants de nouvelles, par les propagateurs de fausses informations, par les malades de l’échange, par les dictateurs rois de la domination. La différence entre l’homme et l’animal c’est que l’homme pense – soi-disant - et n’agit jamais en conséquence. C’est pourquoi, pour trouver, j’évite de penser. J’évite ainsi de tomber dans le pot commun rempli de bêtises ahurissantes qui se veulent vérités et qui ne sont que mensonges et détournements. Ma vérité, c’est ce que je découvre et j’extirpe de ma non-pensée qui englobe et broie toutes les stupidités recueillies ici et là tout au long de mon chemin. C’est ainsi que ce matin, j’ai conversé avec un homme sans tête, j’ai pris un café avec une lampe de cheveu, j’ai découpé les ailes d’une tonalité modale, j’ai caressé le ventre d’un espoir, j’ai retourné un i-meuble lézardé, j’ai garé ma diligence dans le panier du chien à trois pattes, j’ai vu à la télé un trou noir qui menaçait mon puits au fond du jardin, j’ai joué sur ma fourchette l’ère des poches de corne-ville, j’ai mangé une patte de fruits bleus, j’ai pissé des flots de sardines à l’huile, j’ai écouté les rôts trop cuisses du Roi de France, j’ai enfin dormi un peu pour entrer dans le rêve de ma vie. Je suis sûr de ne jamais voir ce que je vois, de ne jamais entendre ce que je perçois et de ne jamais définir ce qui porte un nom. Ma vie n’est qu’à moi et à moi seul et je ne vois personne qui puisse y entrer même pas par la fissure que je me suis fabriquée.

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