« Qui cherche,
trouve ! » a dit quelqu’un. Est-ce si sûr ? Chercher pour
trouver, c’est forcer la pensée à aller au delà de son naturel et souvent de sa
capacité. La société nous apprend à la maîtriser, à la contrôler, à la dompter.
Mais alors ! Elle n’est plus notre pensée, mais celle des autres, celle
inculquée par les on-dit, par les fabricants de nouvelles, par les propagateurs
de fausses informations, par les malades de l’échange, par les dictateurs rois
de la domination. La différence entre l’homme et l’animal c’est que l’homme
pense – soi-disant - et n’agit jamais en conséquence. C’est pourquoi, pour
trouver, j’évite de penser. J’évite ainsi de tomber dans le pot commun rempli
de bêtises ahurissantes qui se veulent vérités et qui ne sont que mensonges et
détournements. Ma vérité, c’est ce que je découvre et j’extirpe de ma
non-pensée qui englobe et broie toutes les stupidités recueillies ici et là
tout au long de mon chemin. C’est ainsi que ce matin, j’ai conversé avec un
homme sans tête, j’ai pris un café avec une lampe de cheveu, j’ai découpé les
ailes d’une tonalité modale, j’ai caressé le ventre d’un espoir, j’ai retourné
un i-meuble lézardé, j’ai garé ma diligence dans le panier du chien à trois
pattes, j’ai vu à la télé un trou noir qui menaçait mon puits au fond du
jardin, j’ai joué sur ma fourchette l’ère des poches de corne-ville, j’ai mangé
une patte de fruits bleus, j’ai pissé des flots de sardines à l’huile, j’ai
écouté les rôts trop cuisses du Roi de France, j’ai enfin dormi un peu pour
entrer dans le rêve de ma vie. Je suis sûr de ne jamais voir ce que je vois, de
ne jamais entendre ce que je perçois et de ne jamais définir ce qui porte un
nom. Ma vie n’est qu’à moi et à moi seul et je ne vois personne qui puisse y
entrer même pas par la fissure que je me suis fabriquée.
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