Si vous voulez savoir - je ne
vois pas pourquoi vous voudriez savoir -, je n’en peux plus d’entendre tout et
n’importe quoi sur Corne à Virus, cinq ou six fois tous les quarts d’heure, le
jour, la nuit et ceci depuis presque six mois. Corne à Virus, je l’emmerde et si
m’assassiner est son bon vouloir, qu’il me crève. De toute façon crever est ma destinée
et, comme tout le monde, je dois y passer. Et si mon égoïsme se fout de
contaminer les autres, c’est que les autres ne se sont jamais gênés pour me
contaminer, pour contaminer ma pensée en l’incitant à agir comme le veut les
bien-pensants, les trous du cul de bénitier, la famille et ses satellites
puants, la société perverse, les lois iniques, les injonctions des inquisiteurs
et tyrans. De ces graves contaminations, je me suis guéri avec l’aide de Freud,
mais, et c’est inévitable, il m’en reste des stigmates que jamais je ne
pardonnerai à la femme qui m’a fabriqué sans me demander mon avis. Je n’ai
jamais demandé à vivre et si je n’avais pas vécu, je n’aurais manqué ni à moi-même
ni à qui que ce soit puisque jamais je ne serais entré dans ma vie ni dans
celle des autres, qui qu’ils soient. Vivre est un long parcours d’épreuves
difficiles qu’on ne peut surmonter si on n’a pas appris. Combien de femmes ont
appris la vie à leur rejeton ? Combien leur a montré la primauté de l’invisible,
la découverte des vérités cachés - la vérité est toujours cachée -, la
nécessité de l’analyse de soi dès que possible, les dangers de la naïveté,
cette grande tocarde qui terrorise les pensées, l’immense danger des gentils,
la fourberie des mots, l’indécence de la morale et la capitulation générale devant
la société de robots programmés. Je suis moi. Je ne suis pas toi. Je ne suis
pas l’autre. Je suis unique et mon autonomie ne connais pas les lois. Elle ne
décèle que la loi que je me suis fabriquée, rien que pour moi.
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