Je n’avais pas écouté le discours d’un politique depuis plus de 40 ans, le
discours politique étant par définition une multitude de montagnes de mensonges
et un exercice pervers et pitoyable d’autosatisfaction. Je n’ai pas été déçu.
Tout petit – dans un autre monde – j’ai appris les couleurs parce que mon père
nommait les choses et n’avait pas peur du mot « race ». Il évoquait
souvent les blancs, les noirs, les jaunes et les peaux rouges, ceux-là même que
je retrouvais dans « Hopalong Cassidy » mon héros de bandes dessinées,
où ces derniers se faisaient massacrer parce que – m’avait-on dit – ils étaient
très méchants et mangeaient les gentils blancs après les avoir embrochés et
fait griller au feu de bois. Le premier godillot du Roi de France l’a dit à
plusieurs reprises hier : en France nous comptons désormais deux races :
les verts – les gentils – et les rouges – les méchants -. La race blanche a
donc disparu de cette terre et je suis devenu vert malgré moi alors que jamais
je ne me suis inscrit dans un parti écologique puisque qu’il est comme
tous les partis : politique ! Bref, j’ai entendu pour la 3478e
fois les ordres pour la mise en condition de la population et les menaces qui
tomberaient si nous n’étions pas sages. J’ai passé l’âge de tout ce cinéma. Je
n’ai jamais obéi et ce n’ait pas à 76 ans que je vais commencer. Et si vous le
permettez - je peux me le permettre en raison de mon grand âge et de ma
proximité avec la mort -, je vous informe ou vous rappelle que vous devez
porter un masque comme Zorro, que vous ne devez plus bisouiller - et plus -
votre dame ni la dame de votre copain, que vous devez toujours mesurer la distance
qui y a entre l’autre et vous et vous punir violemment s’il y a moins d’un mètre
entre vous deux et surtout vous laver les mains 83 fois par jour avec un savon de Marseille. Ce
sont les ordres du Roi de France. Il n’a rien trouver de mieux pour nous faire
chier. Ce pauvre type manque singulièrement d’imagination !
PS : Le JAUNE est le résultat du mélange du rouge et du vert. De quoi
réfléchir…
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