Elles – ils aussi - étaient nombreuses à
vouloir la peau de Polanski. Avant l’ouverture du tribunal publique organisé
par Canal+, les presses et réseaux sociaux y sont allés de leurs arguments, de
leurs phantasmes et de leurs désirs de casser de la chair humaine qui – selon elles et ils
– n’a aucune importance chez certains. Ceci n’est pas dans les habitudes - quoique – du pays des Droits de l’Homme – et de la Femme par déduction -. L’erreur,
la grave erreur, c’est que cette odieuse mascarade ait pu avoir lieu et que
chacun ait pu se délecter sur le dos d’un absent qui – s’il était venu – ne serait
pas ressorti vivant. Que celles – et ceux – qui pensent que Polanski doit être
jugé et finir ses jours en prison aient le courage de saisir la justice et de
patienter jusqu’à ce qu’elle ait pris position. Tout le reste n’est que de l’enfantillage
malsain qui ne peut se terminer qu’en dictature déjà bien entamée par l’enfant
puérile et caractériel qu’est le Roi de France. Si chacun reprenait ses esprits
– pour les rares qui en ont un – on pourrait réfléchir sur les mises à mort
décrétées à tout va. On pourrait réfléchir sur la connaissance et le savoir que
les parents apportent à l’enfant qui devient rarement adulte. On pourrait réfléchir sur la nullité de la
culture en France. On pourrait réfléchir sur l’espace de liberté offert aux
citoyens dans un monde de murs et de béton où on les a enfermés. On pourrait
réfléchir sur la décapitation des Cahiers du Cinéma dont même pas un clown sur
scène n’a eu le courage de rendre hommage hier soir lors de cette cérémonie-lynchage
orchestrée par Canal+. On pourrait réfléchir sur le discours de Lynch dans la
saison 3 de Twin Peaks où l’on prend de plein fouet la confusion des temps et
la confusion psychanalytique du conscient et de l’inconscient. On pourrait
réfléchir sur ce qui est et qui donc n’est pas. On pourrait réfléchir sur ce
qui n’est pas et qui donc est. On pourrait réfléchir sur la réflexion et son
temps que l’homme a sacrifier sur l’autel du pouvoir et de l’argent. Je
conseille vivement à tous les êtres vivants de courir dans le cabinet freudien
et de recourir à l’analyse intensive. Ce n’est pas du coronavirus qu’il va
périr mais de son incommensurable connerie et de l’immensité de son ignorance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire