jeudi 9 janvier 2020

mémoires • épitaphes pour un roi honni


Il faut bien regarder cette image.
Je l'ai arrêtée pour vous, pour que vous ayiez le temps de la contempler…


Paris, septembre 1715

Loin de Versailles et du deuil officiel de la cour, on chante par les rues des épitaphes pour le moins malsonnantes :

Ci-gît notre invincible roi,
Qui meurt pour un acte de foi.
Il est mort comme il a vécu,
Sans nous laisser un quart d’écu.

Ci-gît au milieu de l’église
Celui qui nous mit en chemise.
Et s’il eût plus longtemps vécu
Il nous eût fait montrer le cul.

Ci-gît Louis le Petit :
Ce dont le peuple est ravi.
S’il eût vécu moins de vingt ans,
Il eût été nommé le Grand.

Ci-gît le père des impôts.
Disons-lui des patenôtres :
S’il est en haut pour son repos,
Il y est aussi pour le nôtre.

A Saint-Denis comme à Versailles
Il est sans cœur et sans entrailles.

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