Ce matin, j’écrivais dans mon
tube journalier, matinal et désormais célèbre : « Après huit ans de cavale, de Ligonnès est réapparu. On dit
que ce n’est peut-être pas lui alors que ce peut être lui. » J’aurais dû écrire
– l’erreur est humaine - : « Après huit ans de cavale, de Ligonnès
est réapparu. On dit que c’est peut-être lui alors que ce peut ne pas être
lui. » Le verdict est tombé. Ce n’est pas lui. Il n’est pas réapparu. Et
la leçon a tirer est bien la stupidité de l’information à tous prix, de
l’information des gros titres, de l’information du fantastique, de
l’information de chocs, de l’information qui fait le buzz et qui rapporte des
fortunes aux magnats des presses toutes confondues. Et la leçon à tirer est que
l’information de la désinformation est devenue la priorité de la classe
journalistique qui est désormais le pouvoir au centre du pouvoir des monarchies
et des dictatures qu’elles contribuent à soutenir et à amplifier. De Ligonnès est
toujours dans la nature. De Ligonnès est peut-être mort et enterré. Est-on bien
sûr que de Ligonnès a assassiner sa femme et ses enfants ? Et si les
choses s’étaient passées autrement et que ce crime ait été perpétré par tout
autre chose. De Ligonnès est/était comme vous et moi. Qui le connaissait ?
Connaît-on les gens que nous croisons ? Mieux. Connaissons-nous les gens
que nous fréquentons ? Encore mieux. Vous connaissez-vous ? Moi, je
me connais un tout petit peu parce que je connais Freud. Et vous ?
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