vu à travers le tube • la leçon d’un procureur et celle d’une radio...
L’Italie n’a plus de chef commandant en
chef. Une chance pour l’invention de la démocratie que la France ne veut
toujours pas inventer. Les migrants ont enfin pu débarquer à Lampedusa grâce à
l’ordre sans appel du procureur d'Agrigente, Luigi Patronaggio qui a fait fit des
propos du dictateur Salvini. J’ai bien ri quand j’ai appris que la France
voulait bien accueillir une quarantaine de ces réfugiés. Mais pourquoi, au bout
de 19 jours, n’a-t-elle toujours pas dépêché ses coursiers les plus rapides
pour les prendre à leur bord et les conduire illico sur la terre qu’aimait tant
les gaulois – les gauloises aussi - ? France Inter est - comme vous le
savez – la première radio de France et ça tombe bien parce que c’est la seule
que j’écoute depuis 75 ans, donc la seule qui me met en fureur tous les matins
et donc de mauvaise humeur pour toute la journée. France Inter est la radio qui
a les meilleurs de tous les meilleurs – Salamé, Legrand, Seux, exit Cohen,
Manzoni, Weil, les autres – et qui a remplacé l’information par la leçon. Tous
les matins, depuis 75 ans, France Inter me dit comment et que penser, France
Inter me donne les noms des gentils pour qui je dois voter alors que je ne vote
pas et des méchants pour qui je ne dois pas voter alors que je ne vote toujours
pas. France Inter est la voix sûre de la conscience des terriens – des
ardissoniens devrais-je écrire – et je ne comprends toujours pas pourquoi, en
raison de son extra-lucidité, il y a encore des cons qui n’ont pas bloqué leur
poste sur la station. Merci France Inter. Comme ce matin je ne veux chatouiller
personne – titiller ou emmerder plutôt – je ne vous dirai pas ce que j’ai
découvert : chez France Inter on vénère Lou Doyon, une pétasse ignoble qui
grognasse une dizaine de fois par jour. Chez France Inter on aura vénéré tous
les matins des vacances un certain Pascal – un curé pervers, je crois - qui a réussi
un tour de force en sortant un livre sur ses pensées repoussantes. Sur France
Inter on vénère le dictateur Napoléon comme on vénère le dictateur Macron. Par
contre, sur France Inter, on ne tente jamais de savoir et éventuellement
d’expliquer pourquoi le monde agonise, pourquoi la démocratie est toujours dans
les placards, pourquoi le peuple se masturbe en pensant à l’enfant Roi de
France et à son exécrable maman qu’il a épousé. Et le plus grave, c’est que sur
France Inter, on nous cache l’existence d’un homme qui a trouvé un moyen de
donner vie à tous ces morts que je rencontre chaque matin en allant prendre mon
café et mon pain au chocolat chez mon Leclerc. C’est peut-être que tous ces
morts préfèrent être morts plutôt que d’aborder le délicat sujet de la vie.
Alors je comprends France Inter. Cette radio tient à rester dans le haut du
tableau...
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