La fake-news est à la mode et
elle va disparaître aussi vite qu’elle est apparue - en restant de plus en plus vivace - simplement parce qu’elle a
toujours existé et qu’elle a toujours été la maîtresse de nos sociétés par
l’intermédiaire de nos dictateurs. La première fake-news des temps anciens a
été l’édito d’un journal de l’époque qui relatait les occupations de Jupîter et
de Vénus et la manière dont ils concevaient la copulation. Et en bougeant un
peu dans le temps, on se rappelle que les premières fake-news importantes ont
été les discours d’un illusionniste dont j’ai oublié le nom et le récit de son
arrestation et de sa résurrection. Et puis les fake-news sont devenues monnaie
courante dans la bouche des Rois et godillots et des élus de tous bords. Et
puis tout ce qui est communication – aujourd’hui la communication a tout envahi
– n’est que fake-news destinées au crapauds coassant et bavant crédules. Et
comme la terre n’est couverte que de crapauds de ce genre, la parole vraie
n’est plus. Si le monde fake-news en permanence c’est qu’on a interdit à
l’homme l’accès à la culture, l’accès à l’art, l’accès au beau. Et sans ces
accès, son cerveau vide et sec comme une branche morte, s’atrophie lentement
mais inexorablement. Ce n’est pas le prochain Roi qui peut sauver le monde,
mais l’accès à « L’homme qui marche » d’Alberto Giacometti, l’accès à
« La Mare au diable » de George Sand, l’accès à « La Jeune fille
et la Mort » de Franz Schubert, l’accès à « Lost Highway » de David
Lynch.
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