Paris, 28 mai 1800
Bonaparte connaît l’influence de la
presse sur l’opinion : L’Ami des
lois, journal républicain, est supprimé pour s’être moqué de l’Institut
dont est membre le Premier consul. Ce journal faisait pourtant partie des
treize journaux du département de la Seine, dont le décret du 17 janvier
autorisait la parution. Il s’ajoute désormais aux soixante revues déjà
supprimées ! Bonaparte a décidé de museler la presse et de la mettre à sa
botte. En homme orgueilleux, il ne supporte pas les critiques et seul ce qui
lui plaît peu être imprimé : il favorise outrageusement la presse
officieuse, qui devient presse de propagande, et sanctionne sans appel toute
divergence ou inconvenance. La Terreur avait déjà limité la liberté de la
presse ; Bonaparte exerce, lui, une véritable dictature sur les esprits.
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