mardi 5 février 2019

mémoires • le premier consul muselle la presse


Art. 11 Chaque imprimeur sera tenu d‘avoir un livre noté
et parafé par le préfet du département, où il inscrira,
par ordre de dates, le titre de chaque ouvrage qu’il voudra imprimer,
et le nom de l’auteur s’il lui est connu.
Ce livre sera représenté à toute réquisition, et visé,
s’il est jugé convenable, par tout officier de police.


Paris, 28 mai 1800

Bonaparte connaît l’influence de la presse sur l’opinion : L’Ami des lois, journal républicain, est supprimé pour s’être moqué de l’Institut dont est membre le Premier consul. Ce journal faisait pourtant partie des treize journaux du département de la Seine, dont le décret du 17 janvier autorisait la parution. Il s’ajoute désormais aux soixante revues déjà supprimées ! Bonaparte a décidé de museler la presse et de la mettre à sa botte. En homme orgueilleux, il ne supporte pas les critiques et seul ce qui lui plaît peu être imprimé : il favorise outrageusement la presse officieuse, qui devient presse de propagande, et sanctionne sans appel toute divergence ou inconvenance. La Terreur avait déjà limité la liberté de la presse ; Bonaparte exerce, lui, une véritable dictature sur les esprits.

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