lundi 12 novembre 2018

vu à travers le tube • de l’éducation à la pensée asséchée…


A la nomination de Blanquer aux fonctions de godillot-ministre de l’Education nationale, j’ai été surpris par l’enthousiasme général que cela a suscité. Et cela a continué, alors qu’il n’a fait que poursuivre l’aggravation d’une situation désespérante depuis la fin de l’air des gifles, des coups de règles sur les doigts et de l’autorité militaire des professeurs. Il semblerait que les journaleux et les gens concernés aient été ravis d’être débarrassés de l’infâme –selon eux - Najat Vallaud-Belkacem, qui pourtant, selon moi, est loin d’avoir démérité, bien au contraire. Mais voilà : une femme attentive, intelligente et belle, ça passe difficilement. Elle est une des rares ministres - avec la  fabuleuse et éblouissante Christiane Taubira – qui a tenté d’introduire l’humain et le social dans l’interminable liste des ministres de la Ve République monarchique totalitaire. Donc, Blanquer n’aurait plus les faveurs des foules. Il était temps. Et c’est pourquoi, je me réjouis de cette grève voulue, aujourd’hui, par tous les syndicats et qui va faire diminuer la pollution – peu de transports scolaires, moins d’autos mobiles pour accompagner les enfants sur leur lieu de travail – mais qui, hélas, ne fera pas reculer le Roi. Il est trop immature, trop figé, trop réduit dans sa pensée, pour réagir à se qui n’est pas inscrit dans le disque dur de son cerveau ordinateur dont le clavier est contrôlé par sa maman qu’il a épousée.   

Aujourd’hui, s’ouvre le procès de cette femme qui a caché sa grossesse, accouché en cachette et caché son enfant en sous-sol et dans le coffre de sa voiture. L’enfant a été retrouvée – dans le coffre – deux ans après sa naissance. Elle n’était pas morte mais c’était tout comme. Et voilà que la vindicte populaire s’empare de l’affaire et réclame le bûcher pour la mère coupable - toutes les mères sont coupables d'enfanter -. Et voilà aussi que l’avocate des parties civiles a déclaré ce matin sur Inter que la mère indigne devait être jugée et condamnée comme tout à chacun , son acte odieux n’autorisant aucune circonstance atténuante. Et bien moi je les lui donne toutes : l’ignominie de sa condition sociale, l’ignominie du mariage, l’ignominie de la famille, l’ignominie de la procréation, l’ignominie de la dictature de la pensée renforcée par les lois de la société, l’ignominie de ceux qui l’ont abandonnée alors qu’ils avaient vocation à l’aider. Cette femme n’est coupable en rien puisqu’elle n’est pas coupable d’être née et surtout d’être née dans la crasse que connaissent des milliards de gens. Cette femme a un cerveau désorganisé, un cerveau rongé par les araignées. C’est de la psychiatrie et de la psychanalyse qu’elle a besoin et non pas de la justice des hommes qui, ont le sait, est soumise à des avis formatés et des intimes convictions qui ne sont que ce qu’elles sont, un moyen de s’affranchir d’une mission impossible.

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