Hier soir, comme chaque soir, en
zappant – souvent très intéressant le zapping – je suis tombé sur
« Psychose » d’Alfred Hitchcock, non pas le maître du suspens, mais
le génie du cinéma. Et c’était d’autant plus intriguant que – alors que j’ai vu
le film à sa sortie et depuis, 60 ou 70 fois –, étant plongé depuis 6 mois dans
Lynch (Twin Peaks), j’ai pu y déceler bien d’autres secrets que cet histoire de
psychopathe. La pensée hitchcockienne – freudienne - est inépuisable et se
retrouve dans certains chefs-d’œuvre qu’il faut voir et revoir pour en goûter
toutes les subtilités et les jouissances de l’esprit. Ici, la maison – le
retour à la fondamentale – tient le rôle principal comme la maison de Laura Palmer
hante et donne le ton de Twin Peaks. Norman Bates est une sorte de Dale Cooper.
Tous deux sont confrontés à leur double dont l’un dominera – apparemment –
l’autre, dans des vies parallèles qui jamais ne se rencontrent et qui pourtant
prolifèrent ensemble dans des heurts de confrontations qui effacent toutes
conversations. Bates est confronté à la perversité de la mère, l’intolérance de
la génitrice qui veut réduire son produit à un tapis piétiné et lacéré pour se
punir d’avoir enfanté. Cooper est confronté à la femme qu’il ne sait pas
comprendre, dont Diane est le prototype et qu’il perdra indéfiniment. Seule
Laura aura sa grâce. Mais elle est morte alors qu’elle vit. Et des deux côtés
les temps se superposent. Mère-fils-femme, présent-passé, ici, et questionnements
sans réponses de l’autre : « Est-ce le présent ou est-ce le
futur ? » questionne le manchot ? « En quel année
sommes-nous ? » demande Cooper. Est-on ou n’est-on pas ? Bien
malin qui répondra. Hitchcock et Lynch n’apportent pas de solutions mais
incitent fortement à la réflexion. La seule chose sûre est que nous ne sommes
pas ce que nous sommes et que nous sommes ce que nous ne sommes pas.
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