mardi 6 novembre 2018

le puits au fond du jardin • sommes-nous ce que nous sommes ?



Hier soir, comme chaque soir, en zappant – souvent très intéressant le zapping – je suis tombé sur « Psychose » d’Alfred Hitchcock, non pas le maître du suspens, mais le génie du cinéma. Et c’était d’autant plus intriguant que – alors que j’ai vu le film à sa sortie et depuis, 60 ou 70 fois –, étant plongé depuis 6 mois dans Lynch (Twin Peaks), j’ai pu y déceler bien d’autres secrets que cet histoire de psychopathe. La pensée hitchcockienne – freudienne - est inépuisable et se retrouve dans certains chefs-d’œuvre qu’il faut voir et revoir pour en goûter toutes les subtilités et les jouissances de l’esprit. Ici, la maison – le retour à la fondamentale – tient le rôle principal comme la maison de Laura Palmer hante et donne le ton de Twin Peaks. Norman Bates est une sorte de Dale Cooper. Tous deux sont confrontés à leur double dont l’un dominera – apparemment – l’autre, dans des vies parallèles qui jamais ne se rencontrent et qui pourtant prolifèrent ensemble dans des heurts de confrontations qui effacent toutes conversations. Bates est confronté à la perversité de la mère, l’intolérance de la génitrice qui veut réduire son produit à un tapis piétiné et lacéré pour se punir d’avoir enfanté. Cooper est confronté à la femme qu’il ne sait pas comprendre, dont Diane est le prototype et qu’il perdra indéfiniment. Seule Laura aura sa grâce. Mais elle est morte alors qu’elle vit. Et des deux côtés les temps se superposent. Mère-fils-femme, présent-passé, ici, et questionnements sans réponses de l’autre : « Est-ce le présent ou est-ce le futur ? » questionne le manchot ? « En quel année sommes-nous ? » demande Cooper. Est-on ou n’est-on pas ? Bien malin qui répondra. Hitchcock et Lynch n’apportent pas de solutions mais incitent fortement à la réflexion. La seule chose sûre est que nous ne sommes pas ce que nous sommes et que nous sommes ce que nous ne sommes pas.   

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