Hier soir, alors que France 2 proposait
l’émission politique somnifère de Salamé avec deux immondes crétins menteurs
voleurs, truands, et chiants à mourir, Philippe et Wauquier et que 11% de
malades ont quand même regardée, Arte offrait un moment unique avec la suite et
fin de la série de Bruno Dumont : « Coincoin et les
Z’inhumains ». Seulement 3,6%
d’humains se sont intéressés à ce pur chef-d’œuvre qui demande un engagement
réfléchi et qui, contrairement aux inutiles discours de Salamé et de ses
invités, coincés, écrasés, évidés, dans les plus hideuses des conventions,
montre à l’homme son vrai visage et pose les vrais questions : Qui
sommes-nous ? Comment assumer notre multiplicité ? Est-on là et
ailleurs simultanément ? Comment reconnaître son semblable quand on ne le
connait pas ? Tuer son double – son clone – ne reviendrait-il pas à se
tuer soi-même ? Coincoin pose la question essentielle, celle du vertige
qui nous plonge au fond des abimes. La parade finale où les zombies se mêlent
aux « vivants » qui ne cessent de tourner dans leur cercle – l’anneau
– nous porte chez Wagner et son anneau du Nibelung et surtout chez Lynch où le
temps se superpose aux temps qui jamais ne correspondent entre eux et laissent le
doute sur la réalité de la vie rêvée dans un rêve déjà mort. Lynch terminait
ses épisodes douloureux de Twin Peaks par un hibou géant fracassant l’écran.
Dumont termine Coincoin et les Z’inhumains par une mouette traversant l’écran
pour nous clouer le bec. Mort subite avant le retour à la réflexion…
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