vendredi 28 septembre 2018

vu à travers le tube • la lucidité de coincoin…


Hier soir, alors que France 2 proposait l’émission politique somnifère de Salamé avec deux immondes crétins menteurs voleurs, truands, et chiants à mourir, Philippe et Wauquier et que 11% de malades ont quand même regardée, Arte offrait un moment unique avec la suite et fin de la série de Bruno Dumont : « Coincoin et les Z’inhumains ».  Seulement 3,6% d’humains se sont intéressés à ce pur chef-d’œuvre qui demande un engagement réfléchi et qui, contrairement aux inutiles discours de Salamé et de ses invités, coincés, écrasés, évidés, dans les plus hideuses des conventions, montre à l’homme son vrai visage et pose les vrais questions : Qui sommes-nous ? Comment assumer notre multiplicité ? Est-on là et ailleurs simultanément ? Comment reconnaître son semblable quand on ne le connait pas ? Tuer son double – son clone – ne reviendrait-il pas à se tuer soi-même ? Coincoin pose la question essentielle, celle du vertige qui nous plonge au fond des abimes. La parade finale où les zombies se mêlent aux « vivants » qui ne cessent de tourner dans leur cercle – l’anneau – nous porte chez Wagner et son anneau du Nibelung et surtout chez Lynch où le temps se superpose aux temps qui jamais ne correspondent entre eux et laissent le doute sur la réalité de la vie rêvée dans un rêve déjà mort. Lynch terminait ses épisodes douloureux de Twin Peaks par un hibou géant fracassant l’écran. Dumont termine Coincoin et les Z’inhumains par une mouette traversant l’écran pour nous clouer le bec. Mort subite avant le retour à la réflexion…  

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